les lèvres sont plus le bord de tout ce qui ne sera
jamais dit que le rivage où nous nous jetons dans les
mots l’un de l’autre et ces mots pour nous commencent dans leurs marges
où se préparent avant nous les mouvements qui nous joignent
nous disjoignent sur un air dont nous ne pouvons pas dire
que nous le chantons mais le chant est celui qui nous chante
et qui nous laisse sans voix
Henri Meschonnic, Nous le passage